samedi 8 octobre 2016

«les joyeuses indécences» à la Briandières

Vous avez aimé la veuve joyeuse, vous kifferez la joyeuse indécence ! Ce soir, c’est «la fête des copains» que personne ne raterait pour rien au monde, il y a l’affluence des grands soirs aux Briandières. L’accueil y est royal et manifeste, on s’y sent bien, comme chez nous, les lieux respirent et sentent bon.
Octobre fait ses débuts, satiné et frisquet, quelques nuages embuent et ornent nos lèvres, les cœurs-pépites palpitent et pulsent nos extraordinaires week-ends.
On a de quoi défiler dans un espace presque rond, des loges improvisées où l’indécence, malgré l’air naissant de cet automne humide, est de mise entre deux collections, des seins à l’air à la petite culotte, du ventre nu au grain de beauté élégamment placé ou au dos offert, placide présence à soi entre deux nippes inventées.
Ainsi donc, l’indécence est l’invitée d’honneur ce soir.
Pour les yeux, on leur choisira des mets succulents, de quoi s’en souvenir longtemps, de quoi s’en repaître avec gourmandise et, qui sait, un zeste de concupiscence, que diantre !
Dites-leur indécence et vous dites
Débauche de couleurs, de textures et de joie contagieuse pour la première collection « ton sur ton » lors de laquelle on dévoile que, sous des draps jetés au débotté au centre de l’arène, les sièges (sur lesquels nos augustes fessiers vont peu à peu se poser), sont du même acabit que les tenues que l’on porte !
Impudeur ou exhibition, ramequines et ramequins dévalent les pentes du bon sens, corps en avant, dans la pulsation improvisée du moment qu’il faut ne pas lâcher d’une miette, que de spectateurs aux regards affamés.
Lascivité liquide de nos points d’ancrage géographique pour explorer les replis de la planète à bord de la collection « Fleuves du Monde »
Immodestie hilare d’affronter en une soirée les centaines de regards que chacun nous porte sur les détails loufoques, incongrus
Témérité partageuse pour la collection « Papiers… tendance Charlie » qui décline sous moult formes notre défi de ne pas succomber à la férocité des mites obscurantistes
Hardiesse des chorégraphies savamment concoctées avec mille et mille heures de mitonnage en amont (hum hum) pour cette belle « vague océane » aux développements inespérés voire hilarants de nos évolutions sur banc mobile…
Impertinence iconoclaste ou cocasse impolitesse, le public en redemande et plonge dans l’histoire de la mode revisitée Dé Joyeux pour une série « Vintage des années 40 à 70 », trente ans balayés dans un Noir et Blanc étourdissant. Le public aura-t-il que nous sommes entrés sur scène avec une volonté chronologique que d’aucuns -historiens de l’art et autres- auront vite suspecté de peu fiable ni approuvé ?
Incongruité fatale et esthétique des intermèdes clownesques de deux trublionnes bien en phase avec la tonalité de la soirée ! Cela happe le public pour patienter entre deux passages de ramequins et ce, en bonne compagnie puisque les Trodchefs sortent leur légendaire beat1 (Inconvenance spectaculaire de l’opportunité? Charisme déchaîné ? Jovialité consensuelle ?)
Grivoiserie, foin de grossièreté, loin des clichés de vulgarité commune, l’art extrême de nous mettre à nu avec joliesse avec cette immoralité et cette licence délibérée (peu d’obscénité encore moins de pornographie ni de stupre) de déambuler dans des costumes superbes qui vont peu à peu tomber à terre dans un maelström de générosité, « osez l’effeuillage, Régine, osez ». Collection finale : excusez du peu, avoir à ôter dans un ordre très personnel et chronologiquement improvisé et avec un nombre (à peu près semblable)
  • d’un chapeau,
  • d’un vaste manteau cachant le tout,
  • d’une chemise à déboutonner lentement,
  • d’une jupe ou d’un pantalon,
  • de deux chaussures ( à moins qu’on soit unijambiste)
  • et de moult accessoires : sac, gants, foulard…
pour finir par un dévoilement total, clou du spectacle ! Sous-vêtements prohibés ! Il faut alors nous voir « nu-e-s » braver la pudicité attendue, ne choquer nullement par notre allure inopportune, ostentatoire voire déplacée, mais sentir comment l’adhésion du public ravi de tant d’audace et de « hors norme » nous transporte et irrigue nos zygomatiques.
Il faut force libations, bonne chère et breuvages à volonté pour clore cette joyeuse nuit unique en son genre, indécente et décidément jubilatoire ! Les rêves n’auront plus qu’à célébrer nos chairs nues !